Reproduire le grain inimitable d’un Fender Deluxe Reverb, avec sa réverbe à ressort et son vibrato, reste un Graal pour de nombreux guitaristes. Grâce aux avancées de la modélisation numérique, plusieurs pédales haut de gamme prétendent aujourd’hui recréer fidèlement ce son emblématique. Ce comparatif met face à face trois références du marché : la Strymon Iridium, la Universal Audio UAFX Dream ’65 Reverb et la Walrus Audio ACS1. Objectif : évaluer leur fidélité sonore, leur polyvalence et leur ergonomie, que ce soit en studio, sur scène ou en répétition.
Strymon Iridium

Amplis modélisés : trois modèles inspirés de classiques à lampes : Fender Deluxe Reverb (canal Normal), Vox AC30 et Marshall Plexi.
Cabinets : neuf IR stéréo en 24bit/96kHz (trois par ampli), avec la possibilité de charger ses propres réponses impulsionnelles via USB.
Effets intégrés : seule une réverbe de pièce (room) est disponible, en trois tailles. Pas de réverbe à ressort ni de vibrato.
Connexions : entrées/sorties jack mono ou stéréo, sortie casque, port USB, entrée expression/MIDI.
Ergonomie : interface simple et directe avec six potards et un sélecteur d’ampli. Aucun preset embarqué sans accessoire externe.
Rendu sonore : la restitution est dynamique et précise. Le modèle Fender délivre un son clair et headroom, avec une belle plage dans les médiums. Excellent en enregistrement direct ou en live sans ampli.
On aime :
– qualité sonore immédiate sans réglages complexes
– IR stéréo personnalisables
– sortie casque intégrée
– format compact et robuste
À noter :
– pas de réverbe à ressort
– pas de mémoire de presets
– pas de sortie XLR
Universal Audio UAFX Dream ’65 Reverb

Ampli modélisé : reproduction minutieuse d’un Fender Deluxe Reverb de 1965, avec réverbe à ressort et vibrato modélisés à partir d’un « golden unit ».
Effets intégrés : réverbe à ressort riche et vibrato type bias tremolo.
Contrôles : Volume, Bass, Treble, Reverb, Vibrato (Speed et Intensity), Boost (canal drive) et sélecteur de haut-parleur virtuel.
Connexions : double entrée/sortie jack (mono ou stéréo), port USB-C (firmware uniquement), Bluetooth pour l’application mobile.
Ergonomie : design vintage fidèle à l’esthétique d’un vrai ampli. Un seul switch au pied. Pas de presets internes ni de MIDI.
Rendu sonore : le plus proche du son d’un véritable Fender Deluxe Reverb. La réverbe à ressort est superbe, le vibrato organique, et le tout offre une sensation de jeu très naturelle. Idéal pour les enregistrements ou les concerts en direct.
On aime :
– reproduction sonore ultra fidèle
– sensations de jeu très proches d’un ampli à lampes
– réverbe et vibrato intégrés d’excellente facture
– construction solide
À noter :
– pas de sortie casque
– pas de presets ni de MIDI
– contrôle uniquement physique (pas de mémorisation à distance)
Walrus Audio ACS1

Amplis modélisés : six amplis, dont le Fullerton (inspiré du Fender Deluxe Reverb), London (Marshall Bluesbreaker) et Dartford (Vox AC30), ainsi que trois modèles haute-gain.
Cabinets : douze IR embarquées (Tone Factor et York Audio), personnalisables via USB.
Effets intégrés : réverbe Spring, Room et Hall. Égaliseur trois bandes, gate, presence et resonance accessibles dans le menu.
Connexions : entrées/sorties stéréo, sortie casque 3,5 mm, MIDI (in/thru), micro-USB pour gestion des IR.
Présélections : trois presets embarqués, extension possible via logiciel.
Ergonomie : boîtier robuste, potards intuitifs, encodeurs push, écran OLED sur la version MKII. Le tout reste facile à appréhender malgré la richesse des options.
Rendu sonore : le modèle Fullerton offre un clean Fender crédible, brillant et riche. La possibilité de superposer deux amplis en stéréo ouvre des perspectives créatives étendues. L’ACS1 excelle en polyvalence, du clean californien aux sons high-gain.
On aime :
– grande diversité sonore
– réverbe à ressort incluse
– sortie casque
– presets, MIDI, USB : très complet pour le studio ou la scène
À noter :
– complexité accrue pour les débutants
– gain initial parfois limité sur certains modèles
– quelques simulations moins réussies (ex. Vox)
Conclusion
Si l’objectif est de retrouver fidèlement le son du Fender Deluxe Reverb, le Dream ’65 de Universal Audio s’impose sans contestation. C’est la solution la plus authentique, pensée pour les puristes du son clair vintage, notamment en home studio ou en DI sur scène.
La Strymon Iridium propose une alternative plus polyvalente avec trois amplis, une interface sobre et une excellente qualité sonore. Elle conviendra parfaitement à ceux qui souhaitent un outil simple, efficace et transportable, notamment pour les scènes sans ampli.
La Walrus ACS1 se démarque par sa polyvalence extrême. C’est un véritable couteau suisse de l’émulation d’ampli, qui plaira à ceux qui jouent plusieurs styles et veulent tout centraliser dans une seule pédale, sans renoncer à la qualité sonore.
Quel choix selon le profil ?
– Pour une expérience studio fidèle et vintage : Dream ’65
– Pour jouer au casque et en mobilité : Iridium ou ACS1
– Pour jongler entre plusieurs styles sur scène : ACS1
– Pour les utilisateurs minimalistes : Iridium
En somme, trois pédales de haut niveau, trois approches différentes. Le choix dépendra avant tout de votre exigence de fidélité, de vos besoins en connectique, et de la place que vous laissez à la polyvalence.